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Spécial palmarès d'Angoulême 2019

Le 46è Festival international de la Bande Dessinée d'Angoulême se tenait du 24 au 27 janvier dernier. Retour sur quelques points marquants de son palmarès officiel.

Grand Prix 2019 : Rumiko Takahashi

Deuxième mangaka à remporter ce titre après Katsuhiro Otomo (2015), Rumiko Takahashi est élue Grand Prix du 46e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême

Rumiko takamashiQuarante ans d'une carrière fulgurante, plus de 200 millions d'exemplaires vendus dans le monde, entrée au Eisner Hall of Fame en 2018… Rumiko Takahashi est aujourd’hui récompensée en tant qu’autrice majeure de la bande dessinée mondiale.

Née le 10 octobre 1957 à Nīgata, Rumiko Takahashi s'intéresse très tôt à la bande dessinée et, dès le collège, propose ses premières œuvres à des revues. Vers la fin de sa première année à l'université, elle s'inscrit à l'atelier de gekiga (mangas réalistes destinés aux adultes) fondé par le grand scénariste Kazuo Koike, qui est formel : "toi, tu deviendras pro". Cette prophétie se réalise l'année suivante, en 1978, quand Rumiko Takahashi entame la publication de Urusei Yatsura (Lamu) dans les pages de l'hebdomadaire Sunday. Elle s’approprie le genre du shōnen et refuse d’entrer dans les codes des histoires romantiques du shōjō, fait inhabituel pour une femme à l’époque. Elle est la première à dépasser les conventions du manga, et utilise ce medium pour transmettre avec finesse et humour ses questionnements autour d’une société japonaise en pleine mutation. Avec les séries Maison Ikkoku (Juliette je t’aime) et Ranma 1/2, elle va rapidement devenir la reine du shōnen manga - les adaptations animées de ses séries contribuant à asseoir sa popularité bien au-delà des frontières de l'archipel nippon.

(Extrait de https://www.bdangouleme.com/prix-palmares/grand-prix/grand-prix-2019-rum..., consulté le 04/02/2019)

Retrouver tous les Bravo et les Coups de coeur de la RLPE consacrés à Rumiko Takahashi.

Fauve d'or 2019 : Moi, ce que j'aime, c'est les monstres, d'Emil Ferris

Ce roman graphique monstrueux de par sa taille entraîne le lecteur curieux dans l'intimité du journal de la jeune Karen, 10 ans, très douée pour le dessin, son principal moyen d'expression. Elle, qui déteste les gens et se voit (et se dessine) comme un loup garou, y parle de sa famille (son frère, sa mère, le mystère autour de la mort du père), de ses amies (une, en fait) et du suicide suspect de sa voisine adorée Anka. L'occasion pour Karen de mener son enquête et de découvrir le passé sombre de la jeune femme sous l'Allemagne nazie. Récit aux résonances autobiographiques qui déploie un univers graphique exceptionnel et singulier composé de dessins au stylo-bille saisissants de beauté - auxquels l'auteure agrège les couvertures des magazines d'horreur adorées et collectionnées par la fillette. La narration suit les interrogations existentielles de Karen, sa vie à Chicago dans un quartier pauvre, son éducation à l'art sous la houlette de ce grand frère si singulier. Un récit poignant, teinté d'humour noir, qui transcende les « mauvais genres » et hypnotise le lecteur (grand de préférence). (Notice publiée dans le n° 304 de la RLPE)

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Prix jeunesse 2019 : Le prince et la couturière, de Jen Wang

Le prince héritier Sébastien de Belgique est en résidence d’été à Paris chez sa tante la comtesse d’Artois. Toutes les jeunes filles de bonnes familles de la capitale sont en émoi car un bal est organisé pour le 16e anniversaire de son altesse. Au cours de ce bal, le prince y remarque non pas une future épouse mais une robe conçue dans l’urgence par Francès, petite-main dans un atelier. Engagée par Sébastien comme couturière particulière, la jeune fille découvre le secret de son noble employeur : le prince aime porter des robes. Grâce à la complicité et au talent de Francès, Sébastien bouscule les nuits parisiennes sous l’identité de Lady Crystallia et devient l’icône de mode la plus courue de la capitale. Un beau conte moderne très joliment dessiné sur l’identité, le droit à la différence, le poids des obligations et de la famille, la création, la liberté. À l’origine,  Jen Wang avait écrit l’histoire avec des personnages adultes. En optant pour des personnages adolescents, plus innocents et plus émotifs, il rend ce récit plus fort et les protagonistes très touchants dans la découverte et la revendication de leur personnalité. (Notice à paraitre dans le n° 305 de la RLPE)

(Editions Akiléos, ISBN 978-2-35574-306-1 (br.) : 19,90 €. A partir de  11 ans)