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Appel à contributions "La littérature de jeunesse, de la maternelle à l’université"

Les Cahiers Robinson lancent un appel à contributions pour un prochain numéro qui sera intitulé "La littérature de jeunesse, de la maternelle à l’université".

La « littérature de jeunesse » recouvre des œuvres et des produits très disparates dans leur intention et dans leur facture, de même qu’entre la prime enfance et le jeune adulte l’écart ne cesse de s’allonger, sans pour autant interdire les rencontres, les croisements, ce que la critique anglo-saxonne désigne par cross over. Il reste ce terme de « jeunesse » qui au fond définit peu de choses, sauf peut-être par exclusion. Les livres spécifiquement adressés à cette jeunesse occupaient naguère très peu de place dans les écoles sinon sous forme de manuels composés souvent de textes faits pour un autre âge. On a vu ces manuels se transformer peu à peu et se présenter même quelquefois comme des sortes d’anthologies de l’édition pour la jeunesse, ceci pour des classes d’âge de plus en plus élevées. On a vu aussi les « livres de bibliothèque » sortir de leurs armoires pour figurer dans les programmes et dans les listes d’ouvrages recommandés. Longtemps considérée comme une propédeutique à la lecture de la « vraie » littérature, ils sont désormais lus pour eux-mêmes, pour leurs qualités propres, quelquefois jugées supérieures à celles de la lecture adulte. Cette légitimation par les instructions officielles, malgré ses hauts et ses bas, a suscité un intense travail de découverte et de recherche dans les instituts de formation, avec des orientations contrastées, la perspective didactique se nourrissant désormais de la reconnaissance des « pouvoirs de l’enchantement » (pour reprendre le titre d’un ouvrage récent d’Anne Besson, Les Pouvoirs de l’enchantement). La littérature de jeunesse occupe aussi une place de plus en plus importante dans les facultés de lettres, au prix sans doute de deux stratégies qui pourraient paraître contradictoires, d’une part la promotion d’un « mauvais genre » venant bousculer les programmes académiques, d’autre part la validation de livres qui font œuvre et qui méritent d’être retenus pour leurs qualités esthétiques (y compris celles de l’image, qui n’est plus simplement illustration) et pour leur aptitude à éveiller la pensée.

Ce bouillonnement et cet afflux de références quelquefois ultra-contemporaines pose la question des corpus, de leur cohérence et de leur continuité. S’en dégage-t-il une culture commune ou un morcellement des univers de référence ? D’autre part, ces lectures se font le plus souvent sur un mode extensif, à rebours des pratiques scolaires privilégiant le commentaire approfondi de courts extraits. En dehors de l’institution, la vogue des fanfictions ou celle des booktubeuses témoignent également de nouvelles appropriations transformant le statut du lecteur. Tout ceci pose la question des exercices donnés en classe, du travail de l’élève ou de l’étudiant, et de son évaluation. Et dans la foulée, la question des outils pédagogiques. La récente parution d’un « manuel », La littérature de jeunesse par ces textes (sous la direction de Bénédicte Milland-Bove et de Marie Sorel) illustre ce besoin.

Quelle part reste-t-il, revient-il à l’institution scolaire dans un mouvement qui se présente souvent sous forme d’injonctions? Quelle idée de la littérature et de la lecture de littérature est-elle en mesure d’instituer dans un cadre qui s’internationalise par ailleurs et vit sous le signe tant de la transculturalité que de la transmédialité?

On espère des contributions sur l’un ou l’autre de ces points, avec une attente particulière concernant l’activité de l’élève ou de l’étudiant, voire plus spécifiquement de l’étudiante puisqu’il semble que les jeunes filles et les jeunes femmes soient particulièrement impliquées dans ces nouvelles appropriations.

Les propositions peuvent être envoyées à francis.marcoin@univ-artois.fr, sachant que ce n° est prévu pour le deuxième semestre 2022, ce qui supposera une remise des textes en avril 2022 au plus tard.

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francis.marcoin@univ-artois.fr


apu.univ-artois.fr/Revues-et-collections/Revue-Cahiers-Robinson

Session(s)

06/03/2021 - 31/03/2021