

Sables noirs
Regardez ce garçon qui marche dans le désert. Cette marche fait partie de lui, de même que le Sahara. Il y est presque né puisque ses parents occidentaux y travaillaient avant de se faire assassiner quand Lilu avait 4 ans. Au moment où débute le roman, il a 14 ans et continue de marcher avec la tribu touareg qui l'a recueilli. Jusqu'à ce qu'une tempête de sable le sépare des siens. Dans ce huis-clos à ciel ouvert, le lecteur prend de plein fouet la beauté du désert, inversement proportionnelle à la possibilité d'y vivre. Le décor est grandiose et l'homme bien minuscule. L'immobilisme tue. Le corps à corps est engagé. Difficile d'imaginer quelque chose de plus inhospitalier, de plus dangereux... à part la folie de certains hommes. Car Lilu sera recueilli par un groupe converti à l'Islamisme radical, puis par un camp de l'ONU et il va découvrir l'immensité des conflits des hommes. Un pas devant l'autre pour regarder autour de soi et regarder en soi : magistral !
Emmanuelle Kabala (publié dans La Revue des livres pour enfants n° 328)