

Les trois boucs bourrus
Les trois boucs sont de retour ! On retrouve d’abord le terrible troll qui vit sous le pont, portraituré en un personnage, laid, mais surtout dégoûtant et un peu bête. Le texte est très bien rythmé, jalonné par des formulettes dialoguées rimées, fidèle à la tradition d’oralité de ce conte populaire norvégien. Les cadrages sont particulièrement astucieux, jouant sur la mise en pages, avec une variation des plans qui illustrent parfaitement le récit, par exemple pour montrer l’inversion du rapport de force entre le troll et les boucs qui veulent traverser le pont. La sobriété de la gamme de couleur, de l’ocre au brun, et l’expressivité du trait de Jon Klassen s’accordent avec ce récit à la fois inquiétant et drôle. Et une fin qui taquine le lecteur, pour notre plus grand plaisir !
Par Ghislaine Chagrot (publié dans La Revue des livres pour enfants n°332)