La cour des ombres

Alors que tout le monde travaille dans les champs, on entend des éclats de voix et de rires dans le village. Pourtant celui-ci est presque désert, seule une vieille grand-mère y est restée. Le lendemain, les bruits de fête se font à nouveau entendre. En voulant comprendre ce qu'il se passe, le petit-fils de la vieille dame retourne en courant au village et percute un homme qui arrive en sens inverse. Le garçon se rend compte, à son grand étonnement, que le fuyard a laissé tomber par terre un bracelet, celui qui appartenait à son père, mort depuis plusieurs années ! Une histoire émouvante qui montre que les morts vivent toujours en compagnie des vivants et ne meurent véritablement que si ces derniers ne pensent plus à eux. Ce lien entre vie et mort, entre rêve et réalité est parfaitement mis en images par Maya Mihindou, une illustratrice autodidacte d'origine gabonaise. Ses illustrations colorées et tout en rondeur prennent une large place dans l'album et renforcent l'aspect envoutant et mystérieux de l'histoire. Un très joli album pour dédramatiser la mort par le grand auteur mozambicain Mia Couto.

Par Sophie Pitet (Takam Tikou - mars 2024)