Qui parle au nom du jasmin

« Ma maison est coccinelle sur le bras d'un chemin / mes portes ailes de rhinocéros / mon seuil cou de girafe / et ma cheminée orteil d'éléphant / Elle indique leur voie aux vents retardataires / et escorte un bout de chemin / ceux qui n'ont pas le sens de l'orientation ». La maison est un des motifs de ce recueil de poésie mais ce n'est pas le seul. Composé en 1980 alors que la poétesse a quitté le Liban et qu'elle est parisienne, il parle aussi de la guerre qui fait rage dans son pays où sont restés ses fils, et l'éloignement transparaît donc en filigrane. La nature aussi y est très présente : l'odeur du jasmin, le bruissement des feuilles dans les arbres… L'écriture est son refuge et le choix des mots est particulièrement délicat et sensible. On a envie de fermer les yeux et de se laisser porter par son univers. La première édition de 1980 a été réalisée par Madeleine Braun, directrice littéraire aux Éditeurs français réunis, dans la collection « Petite sirène » - Le 20250601 , par Corinne Bouquin (publié dans La Revue des livres pour enfants)