L’illusion magnifique, 1. New York, 1938
Fin des années 1930, la jeune Roberta Miller fuit la pauvreté de son Kansas natal pour tenter sa chance à New York. Son rêve, écrire des histoires pour des pulp magazines. Après des débuts chaotiques dans une revue communiste, elle finit par former un trio singulier avec Frank, Italien roublard mais dessinateur talentueux, et Mickey, petite main, elle-même étant une scénariste douée. Alessandro Tota, qui change totalement de registre, rend un bel hommage aux pionniers de la bande dessinée américaine. La virtuosité du scénario réside dans sa fluidité à brasser beaucoup de thèmes comme le communisme, les bas-fonds, la misère, sans jamais perdre le fil. Quant aux personnages truculents et plus vrais que nature, ils rendent cette histoire crédible, amusante et touchante. Le style a un côté rétro en mêlant des planches dans un style ligne claire souple et des dessins imitant les strips de l'époque lors de passages oniriques introduits par Dogman, Infarcta et Ghostwriter, super-héros créés par Roberta. Une fresque romanesque époustouflante à suivre.
par Annabel Peltier (publié dans La Revue des livres pour enfants n°335)