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Focus sur ..... les classiques, chefs-d'oeuvre, best-sellers pour la jeunesse

En 2008-2009, l’exposition « Babar, Harry Potter et Cie » célébrait l’intégration du CNLJ à la Bibliothèque nationale de France, marquant ainsi de façon spectaculaire la reconnaissance du livre pour enfants comme objet culturel légitime et patrimonial. En clin d’œil à ce titre, d’autres personnages ont été choisis pour incarner la poursuite de cette réflexion, à l’heure où La Revue des livres pour enfants fête ses 60 ans. Max (accompangé des Maximonstres ou de Lili), Martine, Maya (l'abeille) et Cie... ces héros pour la jeunesse ont accompagné des générations de lecteurs. Les professionnels du livre et de la médiation s'interrogent sans cesse sur la façon de transmettre des chefs-d'oeuvre du passé aux enfants d'aujourd'hui et sur les titres qui seront les classiques de demain. 

Colloque

Max, Martine, Maya et Cie. Classiques, chefs-d'oeuvre, best-sellers pour la jeunesse : quel patrimoine à partager ?
Jeudi 13 et vendredi 14 novembre ( Paris, 75013 et Aubervilliers, 93300)
Colloque international, organisé par la BnF/ CNLJ, avec le soutien de l’Afreloce (Association française de recherche sur les livres et objets culturels de l’enfance) et du projet d’établissement Sciences de l’Enfance et de la Jeunesse (EnJe), Université Sorbonne Nouvelle.
Incontournables, chefs-d’œuvre, classiques, canon… quels que soient les noms qu’on leur donne, certaines œuvres paraissent indispensables à connaître et à conserver, pour ce qu’elles peuvent encore apporter aux enfants et aux adultes d’aujourd’hui. Ce processus de légitimation et de patrimonialisation emprunte plusieurs voies : celles de l’école, de la critique, des éditeurs, des bibliothèques, des réseaux sociaux, des enfants... Ce colloque réunit chercheurs et professionnels du livre et de la médiation pour interroger la notion de classique, qu’Italo Calvino aimait à définir comme « un livre qui n’a jamais fini de dire ce qu’il a à dire ».
Entrée gratuite sur inscription

En direct

La première journée du colloque sera diffusée sur la chaîne Youtube de la BnF et sur cette page le 13 novembre à 9 h 30.

C’est quoi déjà le titre ?

La Revue des livres pour enfants, ce sont 60 années de critiques de titres pour la jeunesse dont un certain nombre sont des chefs d’œuvres, des incontournables, voire des classiques . Saurez-vous les reconnaitre à partir de nos critiques ?
Nous vous proposons de tâcher de reconnaitre quelques « classiques », en écho au colloque dédié les 13 et 14 novembre prochain.
« Ce livre pour la jeunesse, dont le succès ne se dément pas, est paru en 1980. […] [Le héros] n'a jamais réussi à parler comme tout le monde. Dans sa bouche, un château devient un chapeau et un drapeau se transforme en crapaud. Il s'en accommode fort bien, jusqu'à sa rencontre avec la délicieuse princesse D. »
 

La belle lisse poire du Prince de Motordu, Pef, Gallimard jeunesse, Folio benjamin, 1980.
Chroniqué dans La Revue des livres pour enfants, n°76 (1980)
« L’un de mes souvenirs les plus marquants remonte à 1980, quand La belle lisse poire du prince de Motordu, de Pef, a fait l’objet d’une critique dans La Revue. Nous avions beaucoup hésité à publier ce livre et craignions la réception par les enseignants. Le fait qu’il ait trouvé sa place dans La Revue a été pour nous une véritable reconnaissance, grandement confirmée par la suite ! »
Hedwige Pasquet, présidente des éditions Gallimard Jeunesse (propos à retrouver dans le n°343 de la RLPE qui vient de paraitre).
« Deux enfants s'aiment d'amour tendre. Malheureusement pour eux, ils habitent des deux côtés d'une haie d'« épines ». Une guerre éclate et les enfants sont définitivement séparés. L'illustration met en scène sans emphase ce sujet si grave. »

Flon-Flon et Musette ElzbietaFlon-Flon et Musette, Elzbieta, l'École des loisirs.Pastel, 1993
Comment raconter l'absurdité de la guerre (plus précisément de la guerre civile) à des jeunes enfants ? Tentative difficile où il ne faut rien de moins que la transparence graphique et le talent d' Elzbieta pour réussir à faire passer le message sans lourdeur, ni anecdoctisme superflu.
A lire , "Le vaste monde d’Elzbieta" dans "Secrets d'illustrateurs, la Revue des livres pour enfants - hors série n°4"

«Alors qu'il naviguait avec ses parents au large de la Malaisie, un jeune garçon tombe à l'eau, échoue sur une île apparemment déserte et comprend qu'il a été sauvé par un mystérieux personnage qui vit sur l'île. C'est un soldat japonais qui depuis la guerre refuse de retourner vers la civilisation. Cette belle robinsonnade moderne construite autour de ce personnage de sage est empreinte d'une grande finesse psychologique et d'une profonde humanité. »

Le Royaume de Kensuké, de Michael Morpurgo, trad. Diane Ménard, ill. François Place, Gallimard Jeunesse, 2000.
Chroniqué dans La Revue des livres pour enfants n°198 (2001) 
« C’est à la fois son formidable talent de « raconteur d’histoires » et son souci de transmettre aux jeunes lecteurs une forme d’optimisme critique qui donne à ses romans – sous leur apparente simplicité – leur souffle particulier. »
A lire dans « La Revue des livres pour enfants n°250 – Michael Morpurgo >>
« La conversion du méchant ogre par le gentille [héroine]. Sous une apparence cruelle, ce livre n'est que la satire d'un conte. Les images aux couleurs particulièrement riches ont une allure effrayante et rappellent les ogres de Gustave Doré, mais l'humour sauve tout ici, et l'enfant sait très bien à quoi s'en tenir. »

Le géant de Zéralda - Tomi Ungerer, trad. Adolphe Chagot, L'École des loisirs (1971)
Dans cette histoire traditionnelle détournée avec malice par Tomi Ungerer, on ne se débarrasse pas du géant en le tuant, mais en le convertissant à la bonne cuisine ! Ce sont les bons petits plats de Zéralda que l'ogre trouvera à son goût. La truculence des illustrations dans ses moindres détails et l'humour sarcastique si caractéristiques de Tomi Ungerer donnent toute sa saveur à ce conte peu ordinaire.
A lire : « Tomi Ungerer, un dessinateur libre » Hommage par Thérèse Willer ( RLPE n°306 - avril 2019) >>
« Un malin renard se rit des trois fermiers qui le pourchassent. Il les malmène, les nargue, se régale à leurs dépens et gagne dans l'affaire toute l'admiration des siens. Un roman écrit avec tant d'esprit que grands et petits prendront un égal plaisir à le lire ou le relire.»

Fantastique maître Renard, Roald Dahl, trad. de l'anglais Marie-Raymond Farré, ill. Jill Bennett, Gallimard, 1977. Folio junior
« Si mes livres peuvent aider les enfants à devenir lecteurs alors je sens que j’ai mené à bien quelque chose d’important » disait Roald Dahl. Ses livres ont certainement contribué à faire des lecteurs, non seulement des enfants mais des adultes, et ce à travers le monde.
A lire dans « L’univers de Roald Dahl », synthèse du colloque à la BnF(2006) - La Revue des livres pour enfants n°233 (2007)

 On souligne la richesse croissante et l'évolution de cette œuvre, qui a largement abandonné l'esprit juvénile des premiers tomes pour basculer dans une atmosphère âpre et sombre, angoissante, en même temps que le dessin s'affirmait et s'éloignait de la caricature. Les personnages vieillissent dans la guerre, et cela se voit. La quête de l'amitié perdue est développée de manière très originale, et on a droit à des scènes spectaculaires lorsque le démon-renard se libère. Derrière le succès mondial de cette série, un lecteur attentif pourra être étonné par la richesse et la gravité des thématiques à l'œuvre dans ce cycle. »

Naruto, Masashi Kishimoto, trad. Sylvain Chollet puis Sébastien Bigini, Kana, Shônen Kana ( 2002-2016, 72 tomes)
Le parcours initiatique de Naruto, apprenti ninja maudit, en quête de reconnaissance. La série se caractérise par une capacité à amener l’émotion au coeur des combats et a mener plusieurs intrigues de front, jouant de l'humour, du drame, de l'horreur comme du mythe.
A lire : La Revue des livres pour enfants n°325 – Mangas, la déferlante