Retrouvez aussi les enregistrements des Visiteurs du Soir en podcasts ! Disponible sur : AntennaPod, Apple Podcasts, Castbox, Pocket Casts, Podcast Addict, Spotify, Tune In...
La bande dessinée en Afrique, plus de cent ans d'histoire
par Christophe Cassiau-Haurie, Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg.
(conférence du 19 novembre 2021)
Les années 2020 et 2021 décrétées « année de la bande dessinée » par le ministère de la culture ont également accueilli la saison Africa 2020, initiée par le Président de la République et pilotée par l’Institut Français. De ce fait, une série de manifestations tournant autour de l’Afrique s'est déroulée en France depuis juin de l'année dernière. A cette occasion, cette conférence se propose de faire un tour d’horizon de l'histoire du 9e art sur le continent ainsi que des albums de bandes dessinées d’auteurs africains aisément disponibles sur le marché français. Ce sera également l’occasion de découvrir les centres d’intérêt des auteurs, leur univers, leur culture et leur histoire mais aussi tout un courant graphique original, parfois très éloigné de l'univers franco-belge.
150 ans de livres photo-illustrés pour enfants
Conférence en ligne de Laurence Le Guen (Université Rennes 2) - 16 avril 2021
Dès la fin du XIXe siècle, à la faveur des développements techniques qui ont facilité l’impression de ce type d’image, la photographie s’est taillée une place de choix dans les livres pour enfants et les ouvrages photographiques se sont multipliés, des abécédaires aux documentaires en passant par les contes de fées, les livres de voyages, les novellisations de films .et les livres d’artistes.
Bien que ces livres aient pourtant marqué plusieurs générations et façonné bien des regards, cette littérature photographique demeure largement méconnue, à quelques notables exceptions près. Elle a souffert du double désintérêt longtemps associé, d’une part à la photographie, d’autre part à la littérature de jeunesse.
La conférence 150 ans de livres photo-illustrés invitera donc le public à circuler à travers les pages de ce qu’il est désormais convenu d’appeler la photolittérature pour la jeunesse et permettra de prendre connaissance de la grande variété de cette production, tout au long de son histoire et dans la diversité de ses principales facettes.
Lisette, Suzette, Fillette et les autres. Grandir avec les périodiques pour petites filles du XXe siècle
par Béatrice Guillier, chercheuse associée à la BnF
(conférence du 28 février 2020)
De 1905 à 1972, il fut indispensable de proposer aux petites et jeunes filles des journaux spécifiques pour s'assurer de leur bonne éducation, cette pierre angulaire de notre contrat social. Puis, mai 68 aidant, la mixité fit irruption dans la vie scolaire et Lisette, Suzette et autres Bernadette y laissèrent leur peau.
Le Magasin des petits explorateurs : la fabrique d'une exposition
(Conférence donnée par 14 septembre 2018, par Roger Boulay, ethnologue, commissaire de l'exposition et Pierre-Yves Belfis, Musée du Quai Branly-Jacques Chirac)
Cette conférence revient sur les coulisses de l'exposition "Le Magasin des petits explorateurs" au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac (23 mai au 7 octobre 2018).
Paradis terrestre, terre d’aventures et d’exploration, monde hostile et sauvage… Face à l’inconnu et à l’étranger, les écrivains, savants et artistes européens ont très tôt façonné un imaginaire empreint d’ambivalences : les stéréotypes y croisent les désirs d’exotisme et d’aventure, le romantisme se mêle aux lieux communs. L’exposition interroge l’évolution de ce regard, depuis les récits de voyages de Cook et Bougainville jusqu’à nos jours, en prenant la littérature jeunesse et la production culturelle destinée aux enfants – jouets, films, expositions universelles et musées ou dessins animés – comme terrains d’exploration.
"Le 68 des enfants : livres pour enfants et contre-culture"
Conférence donnée par Sophie Heywood, maitre de conférences à l’Université de Reading. (conférence du 4 mai 2018, à la BnF)
L’effervescence mondiale créée par les mouvements de protestation de 1968 a bouleversé les structures sociales, renversé les hiérarchies culturelles, défié les idéologies politiques, et stimulé l’activisme en faveur des droits des femmes, des homosexuels et des minorités ethniques. Ces « années ‘68 » marquèrent aussi un moment charnière pour la culture à destination des enfants, qui devint un lieu d’expérimentation artistique, intellectuelle, et politique. Cette conférence explorera ce moment à travers un panorama d’ouvrages emblématiques, pour faire revivre l’imaginaire étonnant, psychédélique et parfois dérangeant de cette époque en ébullition, lorsque les livres pour enfants eurent pour un temps un statut de « contre-culture ».
(1ère partie)
Les albums adressés aux plus jeunes, de Pierre l'ébouriffé à Lou et Mouf
Par Evelyne Resmond-Wenz, coordinatrice de l'association ACCES (Actions Culturelles Contre les Exclusions et les Ségrégations) Armor, formatrice et lectrice auprès d'enfants et de leurs parents
(conférence du 17 mars 2017)
Au début des années 1980, le slogan d'ACCES, « Les livres, c'est bon pour les bébés », imaginé par Marie Bonnafé, confortait celui de Dorothy Buttler « Babies need books » mais dérangeait encore de nombreux adultes. Depuis, les représentations ont rapidement évolué et l'offre de livres pour les jeunes enfants s'est considérablement développée. Pourtant, des livres à partager avec les tout petits existaient depuis longtemps. Du Struwwelpeter, imaginé en 1844 par le docteur Hoffman, pour les trois ans de son fils, aux livres de Jeanne Ashbé, basés sur l'observation des tout-petits, quelles ont été et quelles sont aujourd'hui les évolutions des albums « premier âge »? Quelle a été l'influence des précurseurs sur les créations d'aujourd'hui ?
(1ère partie)
(2è partie)
Être un auteur de littérature pour la jeunesse au XXe siècle
par Cécile Boulaire, maître de conférences en littérature pour la jeunesse à l'Université François-Rabelais de Tours
(conférence du 14 octobre 2016)
Le livre pour enfants reste longtemps un « livre sans auteur », où le jeu des emprunts et des traductions libres profite du relatif anonymat des producteurs. La Comtesse de Ségur sera l'une des premières à revendiquer une identité et un statut d'auteur, à une époque où beaucoup de fictions sont encore signées « Mme de T*** ». Les choses se compliquent encore avec l'album : qui en est l'auteur ? Un « simple » illustrateur peut-il revendiquer un statut d'auteur ? Cette rencontre s'interrogera donc sur ce que peut être un auteur de littérature pour la jeunesse au XXe siècle.
(1ère partie)
(3è partie)
Des années 30 à nos jours, une histoire du super-héros à vue d'enfant : la représentation de la jeunesse dans les comics
par Camille Baurin, Médiathèque Françoise Sagan, Ville de Paris
(conférence du 27 mai 2016)
Comment aborder l'histoire du genre super-héroïque à travers la représentation de la jeunesse dans les comics. De l'enfance à l'adolescence, cette dernière constitue en effet un angle de vue idéal pour cerner les différents visages qu'a pris le super-héros au fil des 20e et 21e siècles. Figure fraternelle, métaphore de la crise d'adolescence, symbole paternel, voire paternaliste, le super-héros a incarné pour la jeunesse une diversité de rôles qui, loin de le limiter à un seul carcan stéréotypé, tendraient plutôt à le détourner de l'imagerie consensuelle qu'on a tendance à lui prêter. Dans cette logique, on verra en quoi cette représentation de l'enfance et de l'adolescence a permis l'émergence dans les comics de discours subversifs et protestataires bien éloignés des idées reçues qu'on trouve plus volontiers au cinéma.
(1ère partie)
(2è partie) (3è partie)
Figures de la fiction : texte, image, illustration dans le roman au XVIIIe siècle
par Benoît Tane, Université de Toulouse 2 – Jean Jaurès
(conférence du 22 avril 2016)
Celui qui ouvre un livre « avec figures » est prévenu. Ce lecteur est aussi spectateur. Il l'est parfois avant tout et s'attardera sur un frontispice, au seuil d'un volume. Il l'est peut-être surtout et cherchera des images dispersées. Qui sait même s'il lira le livre, fût-ce un roman ? Et qui dit que ces images seront contemplées durablement ? On voudrait rendre compte ici de cette précarité et de cette intimité : le plaisir du lecteur-spectateur des romans illustrés du XVIIIe siècle n'est pas un simple « plaisir du texte » : c'est un plaisir du livre, comme dispositif qui fait travailler l'imaginaire.
(1ère partie)
(2è partie)
Panorama historique de la littérature d'enfance et de jeunesse italienne, des origines à la chute du fascisme
par Mariella Colin, Professeure émérite de Littérature et civilisation italiennes de l'Université de Caen
(conférence du 11 mars 2016)
La littérature d'enfance et de jeunesse italienne naît, comme les autres productions européennes, à la fin du XVIIIe siècle, mais c'est dans les dernières décennies du XIXe siècle qu'aura lieu sa première grande saison, lorsqu'apparaîtront les ouvrages qui étaient appelés à devenir, avec Pinocchio de Collodi, les grands classiques de la production nationale, comme Cuore (Grands Coeurs) de De Amicis, les romans d'aventures exotiques de Salgari, Il giornalino di Gian Burrasca (Le journal de Jean Bourrascot) de Vamba. Dans les premières décennies du XXe siècle apparaissent de nouvelles créations littéraires, tandis que se répandent les inventions burlesques des écrivains-dessinateurs des journaux illustrés et bandes dessinées. Mais après cet « âge d'or », la littérature enfantine italienne de l'entre-deux-guerres vit son « âge noir », lorsque le fascisme s'en empare et qu'il la place successivement sous son emprise, afin de modeler l'esprit de l'« Italien nouveau » et de diffuser son idéologie. (1ère partie) (2è partie)
Histoire de la littérature pour la jeunesse en Allemagne
par Mathilde Lévêque, Maître de conférences - Littératures comparées, Littérature pour la jeunesse, Directrice du département de Littérature, UFR LSHS, Université Paris Nord 13
(conférence du 5 décembre 2014)
Malgré de nombreuses initiatives de part et d'autre du Rhin pour œuvrer à une meilleure connaissance réciproque, la littérature allemande pour la jeunesse reste un domaine relativement étranger en France. Si Wolf Erlbruch a su se faire un nom grâce à sa petite taupe, Janosch est loin d'être un classique pour le public français. Max et Moritz n'ont jamais acquis en France le statut d'icône qu'ils gardent encore aujourd'hui en Allemagne, tandis qu'on a oublié les romans d'aventures de Karl May ou qu'une petite abeille nommée Maïa avait un créateur allemand. Il ne semble donc pas inutile de présenter ce patrimoine littéraire pour la jeunesse, qui a longtemps été perçu comme un modèle en France, notamment au XIXe siècle, afin de tenter de dissiper la paradoxale étrangeté d'une littérature si proche et si lointaine à la fois.
(1ère partie)
(2è partie)
Tout-Carton, tissu, l'édition d'albums pour les tout-petits et ses enjeux en France à partir des années 1950
par Cécile Vergez-Sans, Université d'Aix-Marseille
(conférence du 16 mai 2014)
Si l'on sait bien, depuis les années 1980, que « les livres, c'est bon pour les bébés », si de nombreux travaux ont réfléchi, à commencer par ceux de l'association A.C.C.E.S, autour de Marie Bonnafé, René Diatkine, Tony Lainé, aux enjeux de la lecture pour le tout-petit, l'histoire de la production des livres pour ces lecteurs les plus jeunes a été très peu interrogée.
Ouvrages à la matérialité souvent particulière, tissu, carton, papier. Ouvrages souvent peu présents dans les fonds des bibliothèques pour les périodes les plus anciennes ou difficiles à repérer dans les catalogues. Ouvrages à la légitimité problématique…
A l'heure où Gallica propose quelques ouvrages en tissu dans ses collections numérisées, nous avons souhaité questionner les livres pour les tout-petits, non plus sous l'angle de la lecture des plus jeunes, mais du point de vue de l'édition et de la création de ces livres et interroger le développement de ces collections en France depuis les années 1950, période de changements techniques importants pour ce type d'ouvrages. Plusieurs questionnements guideront notre réflexion.
(1ère partie)
(2è partie)
Quand la bande dessinée raconte l'immigration
par Vincent Marie, chercheur associé au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHSC) de l'Université Versailles Saint-Quentin et au Centre d'étude et de recherche en information et communication du Laboratoire d'Études et de Recherches Appliquées en Sciences Sociales (LERASS-CERIC) à Montpellier. Co-commissaire de l'exposition « Albums, Des histoires dessinées entre ici et ailleurs - Bande dessinée et immigration 1913-2013 » qui se tient au Musée de l'histoire de l'immigration jusqu'au 27 avril 2014.
(conférence du 7 février 2014)
L'étude des migrations dans la bande dessinée sur un temps long et à travers un large corpus permet de mettre en évidence la question de la représentation et de la transmission mémorielle d'un sujet sensible en bande dessinée, de ses invariances et de ses stéréotypes, mais aussi de ses évolutions voire ruptures. En effet, entre lieux communs et originalités, le neuvième art a construit depuis près d'un siècle une « mythologie iconographique » des migrations, autrement dit un imaginaire de l'immigration qui s'appuie à la fois sur une Histoire à dimension universelle et sur des récits singuliers (de fiction, de reportage, de science-fiction). Cependant, faire l'Histoire des représentations artistiques et culturelles des migrations dans la BD ne doit pas seulement se borner à recenser les projections médiatiques d'une société à la vision européano-centrée (c'est-à-dire voir le sujet exclusivement à travers la nature économique des migrations ou du seul prisme franco-maghrébin…), mais s'appliquer à faire émerger des itinéraires d'artistes en croisant les regards d'auteurs de différentes origines, des pays de départ comme des pays d'arrivée, pour faire dialoguer les expériences graphiques et les témoignages humains.
(1ère partie)
(2è partie)
"Gloria Viktoria !" La mobilisation des petits Allemands en 1914-1918 à travers les livres d'images de guerre
par Bérénice Zunino, doctorante contractuelle en Études germaniques à l'Université Paris-Sorbonne
(conférence du 27 septembre 2013)
Durant la Premiière Guerre mondiale, la littérature pour l'enfance et la jeunesse des principaux pays belligérants ne fut pas épargnée par les tendances patriotiques. Ce phénomène survient notamment dans les productions allemandes. Nombre de romans pour la jeunesse, de livres et revues pour enfants, mais aussi d'albums pour tout-petits contribuent à créer une atmosphère d'euphorie patriotique à l'arrière. Des comparaisons ponctuelles avec des ouvrages français montreront que le cas allemand ne représentait pas une exception durant la Grande Guerre. Sur terre, sur l'eau ou dans les airs, la guerre est présentée comme une grande aventure, un véritable "jeu d'enfants". Cette littérature devait inciter les jeunes gens à se sacrifier sur l'autel de la patrie. Néanmoins, contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle ne contribuait pas toujours au renforcement de l'autorité des adultes et de l'ordre établi, mais était aussi l'expression d'une culture de la désobéissance par rapport aux adultes.
(1ère partie)
(2è partie)
La fillette ou la jeune fille : naissance d'un personnage féminin dans la littérature d'éducation au XVIIe siècle
par Christine Mongenot, maître de conférences à l'Université de Cergy-Pontoise
(conférence du 21 juin 2013)
Au XVIIe siècle, à l'heure où la christianisation des mœurs devient une question centrale dans la société française de l'Ancien Régime, la femme et son éducation constituent l'un des pivots d'un tel projet. Le souci de former les futures épouses et les futures mères, qui transmettront et revivifieront le message chrétien dans le royaume, confronte les éducateurs, et plus particulièrement les éducatrices, à de nouvelles questions pédagogiques : il s'agit en effet d'élaborer des formes et des modèles efficaces pour instruire celles qui apparaissent comme le meilleur vecteur de la contre-réforme. Quelles figures exemplaires utiliser pour dessiner les contours des comportements attendus chez les femmes à venir ?
Au terme d'un long cheminement, émerge ainsi une première littérature d'éducation qui s'éloigne des modèles héroïques transmis par les textes de l'antiquité païenne ou chrétienne et dessine les premiers contours modernes de personnages féminins sécularisés.
(1ère partie)
(2è partie)
Une longue phobie des lectures enfantines, une histoire de la censure, XVIIIe-XXe siècle
par Jean-Yves Mollier, professeur d'Histoire contemporaine, directeur de l'École doctorale "Cultures, Régulations, Institutions, Territoires", Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
(conférence du 26 avril 2013)
Jean-Yves Mollier a récemment publié Edition, presse et pouvoir en France au XXe siècle (Fayard, 2008), La Librairie Tallandier. Histoire d'une grande maison d'édition populaire (1870-2000), en collaboration avec Matthieu Letourneux (2011), Histoire de la librairie Larousse (1852-2010), en collaboration avec Bruno Dubot (2012) et dirigé les trois éditions de Où va le livre ? (2000, 2002 et 2007).
(1ère partie)
(2è partie)
Le missionnaire catholique, un héros pour la jeunesse ? BD belge des années 1930-1960 et "propagande missionnaire"
par Philippe Delisle, professeur d'Histoire contemporaine, Université de Lyon 3
(conférence du 15 mars 2013)
On sait que dans Tintin au Congo, Hergé a rendu hommage à l'œuvre d'évangélisation, Milou allant jusqu'à s'exclamer: "Quels as ces missionnaires !". Mais le père de Tintin est loin d'être le seul auteur belge de BD à être allé en ce sens. Au cours des années 1930-1960, Tif et Tondu, Blondin et Cirage, Marc Dacier et bien d'autres croisent eux aussi des missionnaires débonnaires et "civilisateurs". Et des récits "historiques" viennent mettre en scène, dans un journal comme Spirou, les grandes figures de l'évangélisation, tel Saint François-Xavier.
Cette présence récurrente renvoie aux structures mêmes du genre. La BD belge est portée par des milieux catholiques sensibles à la propagande en faveur des missions. Elle entend par ailleurs privilégier les aventures
lointaines et cultiver une vocation didactique. La figure du missionnaire, être moral par excellence, qui s'insère dans une longue histoire de l'expansion chrétienne, mais aussi personnage aventureux, parcourant sans relâche des espaces "exotiques", ne pouvait que s'imposer dans un tel cadre...
Quand les albums pour la jeunesse prennent parti : formes de l'engagement illustré au long du XXe siècle
par Christian Bruel, éditeur, écrivain, concepteur d'albums, commissaire d'expositions, auteur d'études critiques
(conférence du 25 janvier 2013)
Idéologique et économique : la double face d'un « contrôle » de la presse illustrée et des albums destinés à la jeunesse traverse le siècle et perdure. Le jeune lectorat étant considéré comme vulnérable et perméable aux représentations (dont il va se révéler avide), la production se partagera inégalement entre deux configurations engagées : la reproduction plus ou moins innocente (et parfois innovante) de l'ordre des choses au sein d'un marché d'une part et la proposition plus ou moins adroite d'autres visions du monde tant esthétiques que politiques d'autre part, au risque d'une fragilité économique.
Au cours de cette matinée, outre l'évidence du clivage droite/gauche, on cherchera à mettre en lumière les choix esthétiques qui tendent à se substituer aux diverses figures de la persuasion et les formes d'une lecture engageante qu'ils convoquent.
Un siècle de romans scouts
par Laurent Déom, maître de conférences à l'université Charles de Gaulle - Lille 3
1913-2013 : le roman scout en français est plus que centenaire. C'est l'occasion de faire le point sur ce genre littéraire souvent mal connu : quels en sont les traits essentiels, les tendances majeures, les auteurs représentatifs et les œuvres archétypales, quelles vicissitudes a-t-il rencontrées depuis 1913, avec quelles constantes et quelles mutations ?
Conférence du 14 décembre 2012. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
Jalons pour une culture audiovisuelle jeunesse en France XIXe-XXe siècles
par Valérie Vignaux, historienne du cinéma français, maître de conférences habilitée à diriger les recherches en études cinématographiques à l'université François-Rabelais de Tours et membre de l'équipe de recherche INTRU (Interactions, transferts, ruptures artistiques et culturels)
Si la littérature de jeunesse est aujourd'hui un champ disciplinaire structuré et dynamique, il n'en est pas de même du cinéma de jeunesse pour lequel les recherches sont rares, les seuls ouvrages consacrés à la question n'évoquant en général que les représentations de l'enfance à l'écran. En suivant la définition proposée par Pascal Ory, de l'histoire culturelle comme une histoire sociale des représentations, il s'agit de retracer le cadre institutionnel ou industriel dans lequel les objets culturels cinématographiques destinés à l'enfance se sont développés au cours du vingtième siècle - de 1895, date des débuts du cinéma, aux années soixante, moment où en raison d'un accès facilité aux images mouvantes, avec la télévision bien sûr, les modèles et les œuvres se transforment.
Conférence du 13 avril 2012. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :
Du roman pédagogique à l'aventure romanesque, 1860-1920
par Matthieu Letourneux, maître de conférences en littérature, Université Paris Ouest - Nanterre La Défense
Au cours du XIXe siècle, la littérature pour la jeunesse a progressivement évolué d’un modèle de contes édifiants vers un modèle dominé par l’aventure et le dépaysement. Les petits saints ont laissé la place aux aventuriers, l’amour de Dieu à l’affirmation de la toute-puissance du héros. Ce qui change plus fondamentalement, c’est que les œuvres pour la jeunesse glissent d’une méfiance à l’égard de la fiction et de la littérature en général, vers la reconnaissance progressive des logiques et des imaginaires romanesques, autrement dit, qu’elles acceptent la fiction sous toutes ses formes, y compris les plus délégitimées. Or, loin d’aller de soi, un tel glissement est le produit de toute une série de mutations : transformations politiques, passage de relais des éditeurs catholiques de province vers les laïcs parisiens, mutations des visées éducatives et du rôle attribué au livre de jeunesse, évolution enfin du paysage du livre, entraînant de nouveaux usages de la lecture. Mais si les causes sont nombreuses, le bouleversement qu’elles ont engendré a marqué durablement la littérature pour la jeunesse, et en explique aujourd’hui encore certaines des contradictions.
Conférence du 16 décembre 2011. Attention, cette conférence ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :
Des colonies à l'Empire fasciste : la conquête de l'Afrique racontée aux enfant
par Mariella Colin, professeur de littérature et culture italienne, Université de Caen Basse-Normandie
En Italie, la conquête et la colonisation de l'Afrique se sont inscrites dans la littérature pour l'enfance au fur et à mesure de l'occupation des territoires africains. À partir des dernières décennies du XIXe siècle, lorsque l'Italie libérale entreprit l'occupation des côtes de la corne d'Afrique, en Erythrée puis en Somalie, la colonisation trouve quelques échos dans des romans d'aventures et des textes qui célèbrent l'héroïsme des soldats tombés au combat en affrontant des indigènes. Dans la première décennie du XXe siècle paraissent des "petits romans d'aventures" qui tournent en ridicule les Africains pour faire rire les plus petits ; lors de la guerre de Libye (1911-1912), dans les ouvrages, perce une nouvelle idéologie nationaliste. Le fascisme au pouvoir encourage la littérature coloniale pour la jeunesse, qui se développe avec la guerre d'Ethiopie. C'est alors que paraissent de nombreux contes et romans qui racontent la campagne militaire fasciste, tandis que le régime met en place, par une législation raciale, des mesures discriminatoires contre la population africaine de ses colonies.
Conférence du 16 septembre 2011. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :
Panorama de la presse pour enfants au XIXe siècle, un genre et ses lecteurs
par Anne Besson-Morel, professeur, cours de civilisation française, Université Paris Sorbonne - Paris IV
Nos connaissances concernant les journaux destinés à l’enfance et à la jeunesse français sont lacunaires et s’accrochent à quelques titres : Le magasin d’éducation et de récréation (1864, Pierre-Jules Hetzel et Jean Macé), grâce à Jules Verne qui y a publié en avant-première tous ses Voyages extraordinaires et La semaine des enfants (1857), grâce à la comtesse de Ségur qui y a fait ses débuts littéraires ou encore Le journal des enfants (1832), pour avoir publié un feuilleton iconoclaste et drôle, Les aventures de Jean-Paul Choppart. Pour le siècle précédent, nous connaissons les deux périodiques d’Arnaud Berquin, L’ami des enfants (1782), suivi de L’ami des adolescents (1784) et plus en amont encore, Le magasin des enfants de Mme Leprince de Beaumont. Ainsi pouvons-nous imaginer que, en dehors de ces six titres-phares, la presse enfantine française se cantonne à une dizaine de titres secondaires au XVIIIe siècle, à une cinquantaine au XIXe siècle, et que l’essentiel de la production, en titres, en tirages et en qualité, s’est développé après 1918… La réalité est tout autre : Anne Besson-Morel nous en dresse un panorama en grande partie méconnu et oublié.
Conférence du 17 juin 2011. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
Aventures et mésaventures de la traduction anglo-saxonne en littérature pour la jeunesse
par Laurence Kiefé, traductrice
En France, la traduction est une tradition ancienne de la littérature pour la jeunesse et les classiques des pays étrangers nous sont depuis longtemps familiers. Mais Alice, Peter, Huckleberry ou Le Chat qui allait tout seul, ces héros créés en anglais, avec quels mots les avons-nous découverts ? Quelle est l'histoire de ces traductions successives ou parallèles qui nous ont initiés à ces récits ? C'est ce que nous examinons à travers quelques exemples qui permettront d'esquisser une histoire de la traduction dans le domaine du livre pour la jeunesse.
Conférence du 11 février 2011. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
La cartographie dans les albums pour la jeunesse du XXe siècle : paysages à construire, espaces à rêver
par Éléonore Hamaide-Jager, enseignante à Lille I. Chercheuse en littérature du XXe et en littérature de jeunesse
"Pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes, l'univers est égal à son vaste appétit..." Nous retrouvons ces rêveries d'enfance dans la conférence de cette jeune universitaire.
Conférence du 17 octobre 2008. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :
Le monde perdu des lectures d'enfance : journaux et collections populaires des années 1900-1950
par Matthieu Letourneux, maître de conférences à l'Université de Paris X
Collections populaires, fascicules, livraisons, petits livres à quelques sous, journaux illustrés... Au début du XXe siècle, les éditeurs populaires investissent en nombre, et avec une efficacité redoutable, le terrain de la littérature pour la jeunesse. Ils imposent ainsi un très grand nombre de formes, de pratiques d’écriture... et de lecture.
Conférence du 15 février 2008. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :
La robinsonnade pour la jeunesse, du XIXe siècle à nos jours : la question de la découverte de l'altérité
par Danielle Dubois-Marcoin, maître de conférences à l'Université d'Artois
Le texte source de Daniel Defoe, Robinson Crusoé, (1719) met en scène et interroge la rencontre du « civilisé », autrement dit l’homme occidental, et du « Naturel », dans le cadre de l’aventure en solitaire du naufragé sur une île déserte.
Cette rencontre peut être considérée comme un motif constitutif de la robinsonnade, un genre littéraire qui va se développer dès la fin du XVIIIe siècle au profit de la jeunesse.
Conférence du 25 janvier 2008. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
Les illustrateurs soviétiques du livre pour enfants en France et en Belgique
par Michel Defourny
Michel Defourny est maître de conférences à l’Université de Liège. Il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages de recherche en littérature de jeunesse. Spécialiste de l’album illustré pour la jeunesse, de son histoire, de ceux qui l’on fait, Michel Defourny s'intéresse aux illustrateurs soviétiques dont l’apport a été décisif, en France et en Belgique, dans les premières décennies du 20e siècle.
Conférence du 16 novembre 2007. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :
L’histoire de la presse pour enfants dans la première partie du XXe siècle
par Thierry Crépin, membre du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines
La presse enfantine française connaît de profonds bouleversements au cours de la première moitié du XXe siècle.
Dès 1903, elle est une première fois ébranlée par un nouveau modèle largement consacré aux récits illustrés lancé par les éditions Fayard. Cette presse illustrée dans la tradition spinalienne est dominée par les publications des frères Offenstadt jusqu'au triomphe du Journal de Mickey à la fin de 1934 suivi de nombreuses imitations qui donnent toutes une large part à la bande dessinée américaine. Cette véritable révolution éditoriale est à peine achevée que survient la guerre accompagnée d'un éclatement du marché de la presse enfantine à cause de l'invasion et de l'occupation du pays.
Un nouveau tournant survient à la Libération marqué par la volonté des pouvoirs publics de renouveler et de contrôler les illustrés au nom de la protection de la jeunesse. Le renouvellement échoue mais désormais la presse enfantine doit obéir aux prescriptions de la loi de juillet 1949.
Conférence du 23 mars 2007. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :
Les livres d'artistes pour enfants dans l'entre-deux guerres
par Annie Renonciat
Annie Renonciat, maître de conférences à l’Université de Paris VII et directrice du Centre d’étude de l’écriture et de l’image, s’interésse plus précisément à la période de l’entre-deux gerres et à la richesse des livres d’artistes à cette époque.
Conférence du 16 février 2007. Attention, cette rencontre ayant été enregistrée "avec les moyens du bord", les conditions d'écoute ne seront pas forcément optimales. Toutes nos excuses pour ce désagrément.
1ère partie :
2ème partie :